mercredi 28 septembre 2011

#1 "Grâce leur soit rendue" / Lorette Nobecourt

Je vous l'avais promis, mon but en cette rentrée littéraire 2011, c'était de l'interviewer, elle, Lorette Nobecourt !

Pourquoi ?
Et bien parce qu'elle m'avait déjà particulièrement touchée, atteinte, transportée, avec En nous la vie des morts (Grasset) , ou encore l'Usure des jours (Grasset) et qu'avec Grâce leur soit rendue (Grasset), elle vient de m'entraîner encore un peu plus loin.

Nobecourt possède le génie de dire avec son écriture, ce que l'on sait tous, (ou presque), et qui reste à l'état d'intuition : nous possédons une dimension supplémentaire, une dimension absolue.

Je voulais commencer cette nouvelle saison de Rock'n Pages très fort. Pour vous et pour moi.
Et bien c'est chose faite.

En plus de la chronique et de la play-list Rock'n Pages, l'interview de L. Nobecourt, ici-même en écoute

Bonne écoute à toutes et à tous !




Play-List :
Générique : The Chase, Butterfly
1/ Mozart, Requiem in D Minor, K. 626_ VIII. Sequentia_ Lacrimosa
2/ Radiohead, Knives Out
3/ 4-Anna Calvi, Rider to the Sea
4/ The Arcade Fire, Neighborhood #1 (Tunnels)
5/ Archive, You Make Me Feel
6/ Dead's Mans Bones, Buried In Water (feat. the Silverlake Conservatory of Music Children's Choir)

Pour savoir quel morceau ou quel musicien Lorette Nobecourt a choisit pour évoquer son roman en musique c'est par là

lundi 12 septembre 2011

Blabla, 4 murs, des barreaux, un micro et des livres : on peut enfin vous parler d'autre chose !

Je suis très fière, et avec moi, toute l’équipe de Blabla et de Radio Clapas, d’annoncer que dès le 24 septembre 2011 à midi dix puis 23h, certains numéros de Blablas seront réalisés par des personnes détenues au Centre Pénitentiaire de Béziers.


Ils ont travaillé, ils ont dépassé le trac, ils ont beaucoup lu, ils ont retenu les dates et les heures, ils ont attendu, ils ne sont pas fiers de tout, mais de ça oui. 

Ils le sont et nous avec.

Parce que j’ai eu envie de me lever, comme beaucoup beaucoup beaucoup d’autres. 


De me lever au milieu d’une époque où certains médias ne donnent la parole qu’à ceux qui disent «sans savoir»...pour cultiver les peurs et les méconnaissances.

Parce que j’ai eu envie de me lever, comme beaucoup, beaucoup, beaucoup d’autres, pour lutter contre une époque au cours de laquelle on accepte collectivement de perdre le sens du mot «responsabilité».

Parce que j’ai eu envie de me lever comme beaucoup, beaucoup, beaucoup d’autres pour faire entendre des voix.

Parce que cette «prison» là n’a pas oublié non plus qu’une de ses missions est la «lutte contre la récidive».
Parce que les budgets des communes, en matière de «lutte contre la récidive» sont dépensés pour l’achat des caméras de vidéo-surveillance.

Et que cela n’a simplement pas de sens.

De vous nous avons besoin, aussi, pour les faire entendre ces voix. Leurs voix.
Ils ne s’expriment que sur la littérature, absolument pas sur leurs conditions.
Et c’est exactement cela que nous voulions, ensemble.

Ce projet a pu voir le jour grâce au soutient de la DRAC, du Service de Probation et d’Insertion Pénitentiaire et de l'administration pénitentiaire (ministère de la justice), du CEMEA, que je remercie ici, pour eux, pour nous, pour moi.


Marie-Pierre Soriano